Je remercie Christian Quest [1] de son aimable participation et sa présentation du projet OpenStreetMap ce soir.
Nous étions 10 en tout, soit le premier atelier en terme de participants depuis le début de VELCS.

Voici un rappel des principaux éléments que j’ai noté, j’aurai du faire un live blogging pour m’économiser la re-saisie chez moi :)

OpenStreetMap (OSM)

Openstreetmap_logo.svg.png Le projet OpenStreetMap est très dynamique, de plus en plus utilisé. En terme de contributeurs sur la planète, l’Allemagne reste en tête, mais la France est souvent deuxième.

Historiquement, la cartographie est un sujet sensible, essentiellement des cartes militaires, ce sont des productions centralisées avec un organisme par état pour produire les données. Où bien des productions/achat de droits par les géants du web, mis certes à disposition gratuitement pour la consultation, mais pas d’autorisation de réutilisation des données.

En 2004, le projet OSM est lancé.

  • Open comme Ouvert/Libre : on est dans la logique des logiciels libres, de la participation de contributeurs, le tout sous licence libre (ODBL)
  • Street : comme rue oui, mais c’est très loin d’être un simple relevé des routes !!
  • Map : un peu comme Street, c’est pas qu’une simple carte, ce sont avant tout des données !

Les données d’OpenStreetMap sont collectés dans le cadre du crowdsourcing. Pour collecter ces données, plusieurs moyens :

  • avec un GPS, qui permet d’enregistrer des parcours
  • des images aériennes
  • des photos, prises sur le terrain
  • une simple feuille de papier

Toutes les données prennent de la valeur avec les multiples types de données qui peuvent être collectés dans OSM. Comme tout projet libre et numérique, l’ajout et le partage des données est générateur de valeur. Exemple courant : Si j’échange 1€ avec mon voisin, nous avons toujours chacun 1€. Par contre si l’on échange chacun 1 idée, alors nous avons tous les deux maintenant 2 idées chacun.

Wheelmap

Le site wheelmap.org, est un très bon exemple pour illustrer la valeur d’usage qui peut être supérieure que la valeur initiale d’une donnée. Quel est l’intérêt pour un acteur privé de collecter et renseigner l’accessibilité des lieux ? À priori aucune. Jusqu’ici, il n’y avait donc pas de carte avec ces ressources. C’est pourquoi le projet allemand Wheelmap est là. Il permet très simplement via le site ou une application mobile de signaler l’accessibilité d’un lieu pour une personne en fauteuil roulant : l’@nnexe est ainsi signalé comme étant accessible, et c’est vrai ! (voir sur la carte).

Données

Toutes les données ne peuvent pas apparaitre sur le rendu cartographique de la carte visible en ligne. Par exemple, de prime abord, l’EPN ainsi que le Relais 59 n’apparaissent pas sur la carte OpenStreetMap. Pourtant, en changeant de modèle de carte sur le site d’OSM, on peu voir le point d’intérêt (visible aussi sur le site de Wheelmap).

Il y a donc bien une différence entre une carte et les données. Deux questions alors :

  • qu’est-ce que je mets sur ma carte
  • comme je la dessine

À cela s’ajoute le rendu selon une échelle de zoom. Un arrêt de bus ne peut pas être représenté sur un zoom de la France par exemple, sinon la carte serait illisible. Donc à chaque niveau de zoom, il y a des choix à faire pour représenter les données.

Et puis il y a l’usage que l’on souhaite faire des données. Si je suis cycliste, une autoroute est un obstacle infranchissable. On ne cherchera donc pas à la mettre forcément en évidence. Si je veux faire une carte de randonnées, on cherchera à mettre en valeur les chemins plutôt que les routes.

Il y a les topographes, qui réalisent des relevés sur le terrain, et des cartographes, qui prennent les informations pour en faire une représentation graphique.

Vous pouvez aller voir la différence du rendu réalisé par Christian sur la carte française d’OSM visible à l’adresse suivante : http://tile.openstreetmap.fr/

Cartopartie (Mapping party)

Afin de contribuer à la collecte des données, des cartoparties sont organisées (à l’image des Install Party Gnu/Linux pour aider à l’installation d’un système d’exploitation libre).

D’une manière générale, une cartopartie se déroule :

  • par une présentation du projet OpenStreetMap (à quoi ça sert, c’est un projet génial, etc..)
  • la collecte (GPS, photos, walking paper, etc..)
  • la création d’un compte utilisateur sur le site OSM
  • l’enregistrement dans la base de données avec les outils (éditeur en ligne, logiciel JOSM, etc..)

Quand on utilise l’imagerie aérienne (photos par avion, c’est pas un satellite militaire !) faire attention : sur Paris par exemple, la photo a été prise en 2011, l’information n’est donc pas fiable à 100%. Cela aidera pour les routes, le relief naturel et la plupart des bâtiments. La richesse du projet OSM est donc bien la reconnaissance sur le terrain.

Participer à une cartopartie dans son quartier, permet bien souvent de ré-apprendre son quartier. Tout comme entendre n’est pas écouter, voir est différent de regarder.

Calcul d’itinéraire

Il existe le service Geovelo (http://www.geovelo.fr/) pour le calcul d’itinéraire en vélo, selon différents critères pour sécuriser son trajet.

Pour le calcul en voiture, cf le site OSRM [2] (http://map.project-osrm.org/)

Ceci pour rappeler que le site d’OpenStreetMap n’est pas là pour permettre le calcul d’itinéraire par exemple. OSM est bien dans la logique de fournir les données, pas des services.

OpenData

Naturellement, OSM s’inscrit dans la logique OpenData, puisque les données sont libres et ouvertes. D’ailleurs des jeux de données sont mis à disposition sur le portail data.gouv.fr.

L’avantage d’OSM, c’est de proposer une seule base unique. Chaque objet/point/nœud est enregistré de manière uniforme partout dans le monde, ce qui a pour effet de réduite les couts de développement pour les créateurs d’applications par exemple.

Donnée ou contributeur ?

Enfin, s’il fallait choisir entre les contributeurs et les données, il faut favoriser les contributeurs ! La données est utile aujourd’hui, parce qu’elle est mise à jour par les contributeurs, c’est ce qui lui donne de la valeur.

Alors rendez-vous la semaine prochaine pour l’atelier pratique à l’@nnexe !

Notes

[1] @cq94

[2] Open Source Routing Machine